Pouilly-sur-Saône

Histoire de la commune

Les habitants

Le plus ancien nom connu, Pulliacius en 901 désignait le domaine de Paul. L’évolution de la langue française et les fantaisies de l’écriture formèrent successivement  :

Poilles en 1265.

Poilley en 1391.

Poilley sur Saône en 1431.

Aujourd'hui, les habitants s’appellent les Pouillytains.

 

Les origines du village

Les vestiges découverts à Pouilly remontent au néolithique moyen. « En 1798, lorsqu’on rasa la Motte-Saint-Jean, on découvrit plusieurs milliers de squelettes et une cinquantaine de tombeaux dont il ne reste rien, hormis les récits contradictoires des historiens locaux du siècle dernier qui optaient sans se mettre d’accord pour une bataille entre les Eduens et Ariovistes ou une lutte plus tardive et probable entre hordes barbares ».

Il y a eu également un château-fort dès le IXe siècle, où le Duc Henri 1er le Vénérable, frère de Hugues Capet, mourut le 15 octobre 1002.

 

Le château 

Le château actuel a été édifié après 1758 par Philibert Gagne, fils de Aimé Gagne de Perrigny qui l’acquit en 1719. C’est en 1798 que fut détruite la Motte-Saint-Jean et son énigmatique ossuaire.

 

Jean-Baptiste MOLLERAT

En 1809, Jean-Baptiste Mollerat vint à Pouilly pour exploiter les dérivés de la distillation du bois; il installa sa fabrique dans le château qu’il transforma en site industriel en y construisant même d’immenses cheminées. L’édifice en forme de chapelle qui s’élève près de l’entrée principale n’est en fait que le bâtiment des anciennes écuries que l’industriel avait fait surmonter d’un clocheton abritant l’horloge et la cloche réglant les horaires de travail de l’usine.

Il y fut fabriqué du vinaigre de bois, de l’acétate de plomb, du carbonate de soude, du sucre de pomme de terre... et aussi la fameuse peinture « vert Mollerat » composée d’acétate de plomb et d’acide arsénieux aujourd’hui interdit.

Mollerat était l’oncle de Gustave Eiffel qui aurait dû, sans une histoire de famille, prendre la direction de la fabrique de Pouilly et n’aurait peut-être jamais eu la célèbre destinée qu’on lui connaît. L’affaire fut ensuite déclarée en faillite, l’ensemble des ateliers et du château tomba à l’abandon et les bâtiments industriels furent démolis.

Les créanciers louèrent ce qui restait du château à Emile Jacob, fondateur de l’usine de céramique voisine qui en entreprit la restauration dès 1910. La dernière cheminée de l’usine fut abattue, le toit réparé, les carrelages changés et le terrain nivelé fut planté d’arbres qui forcent maintenant notre admiration. Emile Jacob mourut en 1919 sans avoir terminé son oeuvre.

 

MAISON DU XVe SIECLE 

 

Cette maison du XVe siècle est vraisemblablement la demeure du jardinier de l’ancien château. De type "à colombage" hourdé à l’origine par un clayonnage de branches supportant un torchis de paille sable et argile, c’est une construction caractéristique du Val de Saône.

 

Vers 1910, Emile Jacob restaura cette maison en garnissant le colombage de briques en grès provenant du démontage de l’intérieur des fours de l’usine toute proche. Ce genre de construction est maintenant abandonné car l’usage de la brique, au XIXe siècle, fit perdre au pan de bois son utilité. Il fut peu à peu délaissé et la brique aujourd’hui règne en maître dans le Val de Saône. Cette demeure est maintenant la propriété Debien.

 

 

PERSONNAGE CÉLÈBRE  

Emile Jacob :

Dynamique partisan de la vie associative, il fonda une coopérative ouvrière au sein de laquelle fonctionnait un groupement d’achat pour les denrées courantes, telle qu’épicerie et boucherie.

Il désaffecta l’ancien séchoir à houblon route de Dijon (actuelle maison Château) et le céda à cette association.

Il favorisa également en 1908 la création de la Société de tir et de gymnastique « Les Francs Tireurs de Saône » dont les répétitions se tenaient dans la cour de la maison Constantin (actuelle maison Javelle D). Il ne fait pas de doute que cette société fut créée dans le grand élan patriotique de l’époque et que l’esprit militariste y était de règle.

Les soldats en herbe qui la composaient eurent hélas à connaître la véritable guerre qui, de 1914 à 1918, les décima. Peu après l’armistice, la société endeuillée fut dissoute.

 

ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES  

Autrefois  :

Il y avait un café-restaurant, une boulangerie, une auberge. L’entreprise Jacob Delafon, créée en 1901, a disparu ainsi que la culture du houblon. Il existait un maréchal-ferrant.

 

LA MARQUE JACOB DELAFON :

La marque Jacob Delafon, fut créée en 1901 par l’association d’Emile Jacob avec Maurice Delafon, négociant parisien. Conjointement à son activité industrielle, l’usine fabriquait de très belles pièces ornementales en grès flammé. Elles étaient destinées aux expositions ou offertes aux bons clients.

Au début du siècle, Pouilly connut donc l’apogée de son développement. Le déclin ne tarda pas, hélas, à s’amorcer et trois quarts de siècle plus tard, les cheminées s’arrêtèrent de fumer, marquant l’arrêt définitif de toute activité industrielle sur ce site privilégié.

 

La vocation industrielle du village estompe un peu son activité agricole. En 1888, on dénombrait encore 30 hectares de vigne et 25 hectares de houblon. Deux foires y étaient tenues le 5 juin et le 15 septembre. A ce propos, dans un terrier de 1520 renouvelé en 1673, est stipulé « permission pour les habitants de vendre vin à nappe mise et table ouverte, aux veilles des foires et fêtes de l’Ascension et Nativité, de Saint Jean-Baptiste et Saint-Antoine auquel temps les fermiers de la taverne ne peuvent suffire à cause de la grande quantité de peuple qui se rencontre ces jours-là audit Pouilly ».

 

C’est en mai 1914, que Monsieur Vaux, alors mécanicien d’aviation basé à Gray décida, avec trois camarades, de venir faire une courte visite aux Seurrois. Les deux avions se posèrent entre la Saône et la route de Chivres.

 

Les activités de l’usine de céramique amenaient à Pouilly de nombreux voyageurs et représentants. C’est alors que les Louchard ouvrirent leur café-restaurant dans un ancien bistro rendez-vous de rouliers. Paul était excellent organisateur. Il réussit parfaitement, en 1912, un banquet de 1200 couverts donné à l’usine. 

 

Dans la salle de bal se donnaient des représentations théâtrales dont les auteurs étaient des gens du pays. Alice, l’épouse, fille du boulanger Chapuis, tenait l’hostellerie et s’occupa de l’affaire au décès du patron. L’auberge était la station des autobus dont le « Père Carette » était l’un des chauffeurs qui assuraient les liaisons Seurre-Beaune et Seurre-Dijon avec correspondance à Pouilly. Le cabriolet attelé devant la porte cochère restait toujours paré pour assurer la liaison entre l’hôtel et la gare de Seurre.